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Coordinateur de la plateforme Global Deal France, expert international des relations sociales et des ressources humaines, Jean-Christophe Sciberras défend l’inclusion de la mobilité internationale dans les parcours de formation des apprentis depuis de nombreuses années. Il nous livre son analyse des enjeux et des opportunités à la suite de la création du Club des employeurs d’Euro App Mobility dont il est animateur.
Actualités
novembre 2024
Quel a été votre parcours professionnel et en quoi votre expertise et vos engagements s’accordent avec les ambitions d’Euro App Moblity ?
J’ai un parcours professionnel mixte qui combine, sur plus de 40 ans maintenant, expériences en entreprises et dans le service public : j’ai démarré dans les services commerciaux de l’ambassade de France aux Etats-Unis, puis j’ai été inspecteur du travail, conseiller de tribunal administratif et conseiller au cabinet de Martine Aubry, ministre du travail. Plus tard, j’ai été le DRH de Pole Emploi. En entreprise, j’ai un parcours de DRH et directeur des relations sociales chez Renault, Rhodia, Solvay et Axa. Aujourd’hui, je dirige Newbridges qui vise à accompagner le dialogue social dans les entreprises internationales. Je continue à être au service de l’intérêt général, en tant qu’élu local, dans ma commune de Sèvres, près de Paris, président du CFA SACEF, le grand CFA hors les murs du supérieur, expert auprès de l’INSEE, et surtout de coordinateur France de l’initiative Global Deal , laquelle vise à promouvoir un dialogue social responsable des entreprises multinationales : dans ce cadre, nous travaillons à développer la mobilité internationale des apprentis des entreprises françaises. J’ajoute que j’ai vécu, étudié et travaillé à l’étranger pendant près de 10 ans.
Quels sont selon vous les bénéfices à retirer du développement de la mobilité internationale des apprentis dans les entreprises ?
Je dis souvent que lorsqu’un jeune revient d’un séjour à l’étranger, il revient différent : plus ouvert, plus débrouillard, plus souple, plus à l’aise en langues, plus conscient des enjeux du monde moderne. Pour l’entreprise qui envoie son jeune apprenti à l’étranger, c’est avoir plus de chances de le fidéliser après son apprentissage, c’est aussi l’élite de demain, et pas seulement dans les niveaux Bac+5, mais aussi pour les bacs+2 ou + 3 voire les bac pro ou CAP. Un jeune qui a fait une mobilité à l’étranger saura mieux inter agir avec des collègues à l’étranger, des clients ou des fournisseurs étrangers. En France, son regard sur l’étranger sera différent et c’est important. Pour les organismes de formation et leurs CFA, pouvoir proposer un parcours de travail à l’étranger est un vrai plus pour attirer les jeunes dans les formations.
Comment le club des employeurs pour un Espace européen de l’apprentissage peut-il influer sur la stratégie des entreprises ?
Les entreprises sont toujours à la recherche de bonnes pratiques : plus que les longs discours, c’est la pratique du pair qui convaint de faire, que les choses compliquées paraissent soudainement possibles. Le Club des employeurs, c’est cela, un lieu de partage de pratiques de la mobilité internationale , de la part de celles qui en font beaucoup – je pense notamment à Stellantis qui est exemplaire avec 10 % de ses jeunes apprentis qui partent en mobilité internationale – en direction de celles qui en font moins ou pas du tout. C’est aussi un lieu qui permet de soulever les difficultés concrètes de nature réglementaire et de les porter , grâce à Euro App Mobility, vers les pouvoirs publics, les régions ; la commission européenne ou encore les OPCO et les branches. Ce peut être aussi un club d’échanges d’apprentis pour les envoyer dans d’autres entreprises membres du Club.