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Les initiatives européennes pour le développement d’un Espace européen de la formation professionnelle

Le processus de Copenhague

 

Depuis le lancement du processus par la Déclaration de Copenhague, les pays participants se sont régulièrement réunis pour évaluer les progrès réalisés et proposer des ajustements ou de nouvelles initiatives. Ces bilans et nouveaux objectifs sont rassemblés dans les communiqués de Maastricht (2004), Helsinki (2006), Bordeaux (2008) et Bruges (2010), les Conclusions de Riga (2015), et la Déclaration d’Osnabrück (2020).

 

Plus récemment, lors de la Présidence française de L’Union européenne 2022, les ministres et commissaires européens ont rappelé leur volonté de créer un Espace européen de la formation professionnelle.

 

Pour la période 2021-2025, les domaines d’interventions principaux désignés par la Déclaration d’Osnabrück sont :

  • La résilience et l’excellence à travers une EFP inclusive, souple et de qualité
  • Établir une nouvelle culture de l’apprentissage tout au long de la vie – l’importance de la formation continue et de la digitalisation
  • La durabilité – un lien vert dans l’EFP
  • L’Espace Européen de l’Éducation et de la Formation, et l’EFP internationale

 

Il est important de rappeler que le processus de Bologne et l’EEES, s’ils incluent tous les pays membres de l’Union européenne, ne sont pas des projets de l’UE. Bien que la Commission européenne soit impliquée, notamment par son soutien financier, elle n’est qu’une participante parmi d’autres. Les acteurs principaux sont les 49 pays engagés dans le processus et le Conseil de l’Europe.

 

Au contraire, le processus de Copenhague est lui à l’initiative des institutions de l’Union européenne. Les pays impliqués sont donc ses membres, les pays candidats, ainsi que les quelques pays de l’Espace Économique Européen. Cependant, l’éducation ne faisant pas partie des compétences de l’Union européenne, son action prend la forme de recommandations de réformes, ou de création d’outils communs.

 

Ainsi, comme pour le processus de Bologne, la mise en œuvre de ces recommandations est du ressort des gouvernements nationaux, qui restent donc des acteurs principaux.

 

Principaux résultats du processus de Copenhague

 

Du fait de ses presque 20 ans de développement et de ses objectifs très larges visant à améliorer la qualité de l’Éducation et de la Formation Professionnelle (EFP) en Europe ainsi qu’à faciliter la mobilité, les produits et résultats du processus de Copenhague sont très nombreux. Cependant, les plus importants sont les suivants :

  • Le Cadre Européen des Certifications (CEC), un outil créé pour faciliter la comparaison des qualifications et des diplômes entre les différents pays. Bien qu’il englobe tous les diplômes du primaire au doctorat, et dans tous les domaines, il est particulièrement utile pour la formation professionnelle comme extension du cadre des certifications de l’Espace Européen de l’Enseignement Supérieur.
  • Le Système européen de crédits d’apprentissage pour l’EFP (ECVET), qui propose le découpage des qualifications en unités d’acquis d’apprentissage afin de faciliter leur reconnaissance, accumulation et transfert. Son but est ainsi d’être pour l’EFP ce que les ECTS sont pour l’enseignement supérieur.
  • Le Cadre Européen de référence pour l’assurance de la qualité dans l’EFP (EQAVET), qui aide les états à améliorer la qualité de leur système d’EFP par l’usage d’indicateurs de performance et l’auto-évaluation.
  • Le Cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité (EFQEA), qui établit 14 critères dont, entre autres, la nécessité d’un contrat écrit, d’une rémunération et/ou indemnité, d’une protection sociale adaptée ou encore le besoin d’effectuer au moins la moitié de l’apprentissage en milieu professionnel.
  • Les Centres d’excellence professionnelle (CEP), labellisés ainsi s’ils répondent à un ensemble de critères dont le but est de créer des références mondiales en termes de qualité de formation, tout en promouvant l’internationalisation via des plateformes de collaboration transnationales. Les premiers CEP pilotes financés par la Commission ont été sélectionnés en 2019.

 

L’Espace Européen de l’Éducation 2025

 

Le projet d’Espace Européen de l’Éducation, que la Commission Européenne ambitionne de créer avant 2025, correspond à la politique générale de la Commission dans le domaine de l’éducation pour la première moitié de la décennie. Les efforts de développement sont organisés selon six dimensions :

  • La qualité
  • L’inclusion et l’égalité des genres
  • Les transitions vertes et digitales
  • Les enseignants et formateurs
  • La dimension géopolitique

 

L’Espace Européen de l’Éducation est donc un cadre plus large de soutien de la Commission européenne au développement d’une éducation de qualité, au sein duquel les initiatives du processus de Copenhague centrées sur l’EFP peuvent continuer à se déployer.

 

Depuis les débuts du processus de Copenhague en 2002, de nombreuses initiatives menées au sein de l’Union Européenne ont déjà permis de poser les bases d’un Espace Européen de la Formation Professionnelle, dans le but d’améliorer la qualité de l’EFP au sein de l’UE et de faciliter la mobilité des apprenants et des travailleurs.

 

Bien que les objectifs à long terme du processus de Copenhague n’aient pas encore été atteints, et que la coopération et la mobilité dans le domaine de l’EFP ne soient pas aussi développées que dans l’enseignement supérieur, il nous semble souhaitable de s’appuyer sur les initiatives existantes pour continuer à construire un Espace européen de la formation professionnelle.

 

Pour en savoir plus

 

Les recommandations et décisions les plus récentes publiées par la Commission et le Conseil de l’Union Européenne, relatives au développement et à l’harmonisation des systèmes et des pratiques dans l’éducation et la formation professionnelle au sein de l’UE :

  • Recommandation du Conseil du 15 mars 2018 relative à un cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité
  • Conclusions du Conseil intitulées « Concrétiser l’idée d’un espace européen de l’éducation » (07/2018)
  • Recommandation du Conseil du 26 novembre 2018 en faveur de la reconnaissance mutuelle automatique des qualifications de l’enseignement supérieur, des qualifications de l’enseignement et de la formation secondaires de deuxième cycle et des acquis de période d’apprentissage effectuées à l’étranger
  • Recommandation du Conseil du 22 mai 2019 relative à une approche globale de l’enseignement et de l’apprentissage des langues
  • Résolution du Conseil sur la poursuite de la mise en place de l’espace européen de l’éducation afin de favoriser des systèmes d’éducation et de formation tournés vers l’avenir (11/2019)
  • Communication de la Commission au Parlement Européen, au Conseil, au Comité Économique et Social Européen et au Comité des Régions relative à la réalisation d’un espace européen de l’éducation d’ici à 2025 (09/2020)
  • Recommandation du Conseil du 30 Octobre 2020 relative à « Un pont vers l’emploi – Renforcer la garantie pour la jeunesse » et remplaçant la recommandation du Conseil du 22 avril 2013 sur l’établissement d’une garantie pour la jeunesse
  • Recommandation du Conseil du 24 Novembre 2020 en matière d’enseignements et de formation professionnels (EFP) en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience