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Nous sommes fascinés par le baccalauréat, sésame présumé des carrières les plus gratifiantes. Dans un système éducatif rétif à toute forme de sélection, rétif aux orientations, nombre de jeunes bacheliers choisissent de poursuivre leurs études dans les universités. Malheureusement, une partie d’entre eux échouent au terme des premières années, et parmi ceux qui obtiennent leur diplôme, il advient parfois que celui-ci ne réponde pas aux attentes des employeurs. Ces déconvenues, douloureusement vécues par les intéressés, constituent un déplorable gâchis humain et budgétaire.

 

 

Vieillissantes, l’Europe et la France sont en panne de naissances. En conséquence, le risque de tarissement des ressources humaines se précise. Plus que jamais, il est vital de dissiper les mirages et de mettre en lumière les potentialités de la formation professionnelle. La loi du 5 septembre 2018 « liberté de choisir son avenir professionnel » a donné une impulsion magistrale à l’apprentissage. Dotée d’un accompagnement financier public significatif elle a permis de tripler le nombre de contrats d’apprentissage, pour l’essentiel dans les niveaux post bac.

 

Investissement d’avenir

Les contraintes budgétaires et les aléas conjoncturels altèrent la montée en charge d’un dispositif considéré comme un pré recrutement par les employeurs.

C’est à l’évidence un investissement d’avenir fondamental. Si les progressions statistiques sont prometteuses, ne perdons pas de vue les critères qualitatifs qui doivent enrichir la montée en puissance de la formation professionnelle. C’est maintenant que les filières, dynamisées par la loi de septembres 2018 « liberté de choisir son avenir professionnel », doivent être consolidées, tant dans les CFA que dans les Lycées professionnels, les universités et les grandes écoles. Au-delà des enseignements technologiques, de la maîtrise des outils digitaux et de l’intelligence artificielle, il importe de mettre également l’accent sur les compétences transverses, les « softskills » : confiance et estime de soi, agilité, créativité, compréhension des enjeux de notre société en devenir, facilités linguistiques. Or celles-ci s’acquièrent aisément à l’occasion d’immersions dans des pays étrangers. Autant de bienfaits qui permettent aux jeunes de se projeter dans l’avenir avec confiance. Au retour d’une telle expérience, les apprentis et leurs employeurs sont les meilleurs avocats de la cause.

Aujourd’hui, les jeunes sont désireux d’aller à la rencontre d’autres pratiques, d’autres cultures. Le programme européen Erasmus a permis à des cohortes d’étudiants de vivre une expérience de mobilité. Il reste encore quelques freins à lever pour que les apprenants des métiers en bénéficient, eux aussi, pleinement. C’est dire l’urgence de rendre ces bienfaits accessibles aux apprentis et aux stagiaires de la formation professionnelle.

Attirer des futurs talents

 

 

D’ores et déjà, des CFA et des lycées ont ouvert à l’international leurs parcours de formation. De leur côté, les employeurs ont compris qu’en proposant aux jeunes un contrat d’apprentissage comportant une mobilité de plusieurs mois dans un autre pays, ils attirent les futurs talents dont ils ont besoin pour développer leur entreprise. Le même élan devrait utilement se manifester dans les établissements et services publics.

 

L’engagement des employeurs et des opérateurs de formation conditionne l’avènement prochain d’un véritable Espace Européen de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage, en complément de l’espace européen de l’enseignement supérieur.

 

A l’exemple de pays voisins de la France, un apprentissage réussi doit donner accès à l’enseignement supérieur à tous les jeunes qui ont l’ambition de progresser. C’est l’intérêt bien compris des employeurs et de la croissance des économies nationales.