2022, ouverture de l’espace européen de l’apprentissage

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, vient de le confirmer, ce 20 janvier, à l’occasion de la conférence ministérielle « Nouvelle génération Erasmus, développer la mobilité européenne des apprentis » organisée dans le cadre de la PFUE 2022. Présent à cet évènement, le commissaire européen Nicolas Schmit, chargé de l’emploi, a exprimé sa volonté de prendre des initiatives visant à lever les freins de tous ordres qui pénalisent l’accès à l’ouverture internationale des apprenants professionnels.

« Unissons nos efforts »

Alors que tous les avis sont unanimes pour reconnaître qu’une mobilité internationale de plusieurs mois est une formidable valeur ajoutée, les apprentis sont encore à la peine pour en bénéficier. Puisqu’il est reconnu qu’en matière de formation, seul compte l’intérêt de l’apprenant, unissons nos efforts pour gommer les obstacles et exaltons le désir d’une mobilité suffisamment longue. Aux impulsions données par les gouvernements nationaux doit correspondre une force partie du terrain, déclenchée par les acteurs, centres de formation, entreprises, jeunes. Face à une lame de fond enthousiaste et déterminée, il n’est pas de frein qui subsiste. Et je ne doute pas que les pouvoirs publics en tireront les conséquences. La durée conditionne la véritable immersion dans un autre pays, une autre culture, une autre langue, d’autres pratiques professionnelles. A l’évidence, Erasmus, c’est aussi pour les apprentis.

La mobilité internationale, un levier d’inclusion

Trente-cinq années d’Erasmus ont permis à plus de dix millions de personnes d’éprouver leur citoyenneté européenne. Le nouveau cadre financier pluriannuel 2021-2027 a significativement revalorisé les crédits du programme pour une enveloppe globale de plus de 28 milliards d’euros. Cet anniversaire est l’occasion de proposer des aménagements visant à populariser la mobilité comme levier d’inclusion. A cette fin, au-delà du programme Erasmus+, les fonds de la politique de cohésion (FEDER, FSE+) peuvent être mobilisés en faveur des actions de formation professionnelle et de mobilité. Dans la même veine, des facilités doivent être offertes aux apprenants en mobilité dans les pays pour accéder aux activités sociales locales, sportives et culturelles.

La mobilisation d’Euro App Mobility en 2022

En ce début d’année, Euro App Mobility est mobilisée pour mettre en œuvre les mesures énoncées dans le manifeste issu des Etats généraux de la mobilité des apprentis de septembre 2021. Tout d’abord, accompagner les CFA prêts à s’engager en se dotant d’un référent mobilité à temps plein. Les moyens requis constituent un investissement d’avenir. L’expérimentation appelle volonté et pragmatisme, deux clés pour lever les freins. Sa réussite doit ouvrir la voie à sa généralisation dans tous les pays. Le lancement de cette opération coïncidera avec la mise en service de notre plateforme de mise en relation des acteurs de la mobilité. Enfin, à Bruxelles, EAM.EU, association internationale sans but lucratif vient d’être agrée par décret royal. L’équipe se met en place pour donner à notre ambition sa pleine dimension européenne, dans les différents pays et auprès des institutions. Le Conseil, le Parlement et la Commission sont à l’œuvre pour concevoir un statut unifié de l’apprenti en mobilité, avec l’espoir d’un statut unifié de l’apprentissage.

Jean Arthuis

Président d’Euro App Mobility